LAtelier saison 2011/2012

Mensonge en confidence.

J'avais rendez vous avec mon indic de la rue Quincampoix. Marie. Un prénom-anagrame qui fleurait bon la fierté des métiers de l'amour. Avant de la rencontrer, je mélangeais toujours anagramme et contrepétrie. Chu pas un littéraire. Moi. Elle non plus, la poésie c'est pas son domaine. Alors que ses seins, sa taille et son cul donnaient vite envie de conjuguer le verbe aimer, si possible à l'impératif.

Lorsque j'arrivais, elle attendais, sagement attablée au fond de la salle, à demi dissimulée derrière le rideau de fumée des habitués. Les yeux allourdis par tous les mensonges sussurés à l'oreille d'inconnus.

C'était une sale affaire. Une collègue à elle découpée à la hache et dont les morceaux avaient depuis été déposés en petits paquets serrés devant les portes des boucheries hallal du quartier.

A son air désolé, je compris qu'elle savait déjà. Qui et comment. Lorsque je l'embrassais je sentis qu'elle savait aussi pourquoi et par qui. Elle transpirait la peur. La pure peur. Celle qui transforme les confidences en mensonges.