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l'écrivoire
30 septembre 2013

En retard... (partie 2 : le rendez-vous)

Atelier du 09/01/2013

 

Le réveil sonne à 6h30. La tête encore à Morphée, il se rend compte qu’on est samedi, qu’il a oublié de couper cette foute sonnante et qu’il aurait pu faire grasse matinée. Il se recouche, mais en vain, il ne peut plus fermer l’œil. Le stress est trop intense, car aujourd’hui c’est LE jour, celui où il doit lui demander. Faute de sommeil, il se repasse le film dans la tête. Il l’invite au restaurant près de la plage, un bouquet de primevères à la main –ses fleurs préférées–, lui commande le feuilleté de homard puis le tournedos Rossini avec écrasé de pommes de terre à ma façon, accompagné d’un château Pétrus 2005. Trop excité, il finit par se lever et se traîne fébrile jusqu’à la douche. L’eau glacée finit de le réveiller, tandis que d’un cri il s’empresse d’ajouter de l’eau chaude afin d’équilibrer une température mal dosée. La toilette matinale achevée, il enfile sa chemise et boutonne samedi avec dimanche. Quelques essais et ratés plus tard, c’est bien habillé qu’il sort dans le boulevard pour prendre sa voiture. En chemin, la charmante voisine lui fait un agréable sourire, mais pour lui c’est fini les aventures, il fait le choix de l’engagement. Se rendant compte qu’en réalité il a beaucoup de temps devant lui, il décide d’aller se calmer au cinéma. Un bon blockbuster américain, du genre je pose mon cerveau à l’entrée et je le reprends à la sortie, rien de tel pour se vider la tête et ne penser à rien. En sortant, il part déjeuner, puis cinéma à nouveau, encore un navet. L’ouvreuse lui sourit, mais il se détourne de la tentation. La soirée arrive, il est plus que temps de commencer le programme : direction la voiture, puis la joaillerie, le fleuriste, et le restaurant. Il s’est entendu avec le serveur, il lui glissera la bague à l’arrivée et la lui servira dans une coupe de champagne avant le dessert. C’est alors que le premier grain de sable apparaît, un mauvais génie lui a crevé les pneus. Pas le choix, il doit prendre le bus. La chauffeuse lui sourit, mais lui sait qu’il perd du temps. Arrivée à la joaillerie, la bague est prête. Il ne prend pas garde à l’air attristé de la joaillière quand il ressort et fonce chez la fleuriste. Quand il arrive, il entre en même temps qu’une magnifique jeune femme blonde qu’il ne connaît pas, et qui ne lui sourit pas, sinon par politesse. Les deux demandent en chœur des primevères, et, triste hasard, il ne reste plus qu’un bouquet.

Continuer sur 1) ou 2)

1)… Oubliant toute galanterie, il insiste et prend au nez et à la barbe de la jeune femme blonde le dernier bouquet de primevères. Il fonce dans le bus, qu’il a de justesse, et se dirige vers la plage. Quand il arrive au restaurant, il confie la bague au serveur, puis va au point de rendez-vous. Bien sûr, elle est là.

 

Le soleil se couche à l’horizon. Il réfléchit à la portée de son geste. Ils se sont engagés. La culpabilité ne lui effleure pas l’esprit, il est d’ailleurs convaincu qu’elle lui a toujours été, et restera, fidèle.

2)… Emporté par la galanterie, il laisse le dernier bouquet à la jeune femme. Il ne reste que des jonquilles, il s’en contentera. Les fleurs se font attendre, c’est que les jonquilles ne sont pas prêtes, et le sourire nostalgique de la fleuriste ne rattrape pas le fait que du coup, il rate le bus et doit attendre le suivant. Quand il arrive au restaurant, en retard, il confie la bague au serveur, puis va au point de rendez-vous. Curieusement, elle n’est pas là.

Le soleil se couche à l’horizon. Il l’a attendu, puis l’a aperçue au loin, s’éloignant sur la plage enlacée avec une jeune femme blonde, un bouquet de primevères à la main. Le serveur vient le voir, il lui rend la bague et… lui sourit ! Apparemment, il aime bien les jonquilles. Il ne sait pas quoi en penser.

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